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Environnement et développement équitable

Dis-moi ce que tu manges...

Le rapport Pronovost

À bien des égards, je partage le constat du rapport Pronovost, présenté par la Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire au Québec (CAAAQ). Les trois commissaires et leur équipe se sont rendus dans 15 régions et 27 municipalités du Québec. Ils ont lu et entendu plus de 770 mémoires et témoignages pendant 18 mois. Ils concluent leur rapport en proposant 49 recommandations pour «assurer et bâtir l'avenir».

Mais voilà qu'à peine publié et présenté, le rapport semble avoir été «tabletté». Un autre. On passe au suivant, puis à un autre. Stop! Peut-on prendre le temps d'analyser ce document et d'en débattre collectivement? Il y est question de notre avenir. Nous sommes ce pays que l'on mange, que l'on boit, que l'on respire. Traiter l'agriculture comme n'importe quel autre secteur de l'économie, c'est faire fi de son caractère multifonctionnel. C'est s'oublier. L'agriculture répond à un besoin fondamental : se nourrir. Elle influence la qualité de notre eau et de notre air, eux aussi essentiels à la vie. La manière dont elle est pratiquée façonne notre paysage et notre rapport au territoire. Elle affecte non seulement notre santé, mais également notre culture.

Bien qu'elle soit source de richesse financière à court terme, l'agriculture — et la manière dont on la pratique — peut aussi être un facteur d'appauvrissement environnemental, social et même économique. Une vision à long terme s'impose donc, et ce, dans l'intérêt de tous. Le rapport Pronovost le résume bien : «(…) l'État et la société québécoise devraient appuyer, dans toute sa diversité, une agriculture plurielle constituée de fermes de taille variable et soucieuses de produire, en respectant de hauts standards environnementaux, des aliments de qualité qui sont d'abord destinés aux consommateurs et aux consommatrices d'ici. Cela nous paraît constituer les prémices d'une agriculture moderne, novatrice et entrepreneuriale.»